Ils ne rêvent que d’une chose, la liberté. Ils auraient dû profiter d’une vie trépidante en solitaire, protéger leur territoire, apprendre aux petits à chasser et à pêcher, creuser des terriers, sentir l’humus frais, se cacher dans les herbes folles des zones humides… Mais ces visons d’Amérique sont nés en cage et ne connaitront, le temps de leur courte vie, que le grillage, l’automutilation à force de stress et de privations, puis une longue asphyxie. Pour leur fourrure…
Aucun respect des besoins des visons
Sur les images, filmées par des personnes ayant eu accès aux élevages, nous avons découvert, atterrés, les cages en enfilade dans des installations mal entretenues voire délabrées. Les visons y cherchent frénétiquement une issue quelconque à leur misère psychologique, au stress et à l’ennui, en arpentant les quelques décimètres cubes d’espace vital qui leurs sont concédés. Ils sont pris en étau entre les restes putréfiés de nourriture, déposée à même le grillage sur les cages, et leurs déjections, s’amoncelant à même le sol sous eux, polluant inévitablement les nappes phréatiques par ruissellement, et saturant l’air d’une odeur pestilentielle.
Ces animaux, naturellement solitaires et territoriaux, sont soumis à un stress extrême. Le manque de place, voire la promiscuité, est invivable pour eux. Comment fuir un conflit dans ces conditions? Comment s’isoler un peu? Le grillage cisaille brutalement leurs pattes semi-palmées, sur-sollicitées. Privés de tout accès à l’eau, élément pourtant essentiel à leur bien-être, ils ont mal, ils ont peur, ils s’ennuient, ils veulent sortir, ils deviennent fous…
La souffrance jusqu'au bout
Alors qu’un vison libre vit environ dix ans, ils ont à peine huit mois lorsqu’ils sont ramassés sans ménagement par l’éleveur. Sur nos images, on les voit se faire jeter brutalement les uns sur les autres dans un container. Dans l’un des élevages filmés, un chien veille, et se jette sur ceux qui tentent désespérément de fuir.
La mort par asphyxie a un « succès » et une rapidité très relatifs. Entassés les uns sur les autres, certains survivent à une première session. Mais ce choix de l’industrie n’est pas fait pour limiter leur souffrance. Il faut surtout préserver leur pelage de toute tache de sang !
Une catastrophe pour l'environnement
L’industrie de la fourrure a des conséquences environnementales majeures, par son usage des métaux lourds, sa consommation d’eau et sa production d’effluents notamment. Dans plusieurs des élevages de visons filmés, le système d’évacuation des déjections n’était pas au normes, voire inexistant. Les images montrent également des cadavres en décomposition à même le sol, ce qui signifie une pollution notable de l’environnement, et donc des risques sanitaires majeurs pour l’ensemble de l’écosystème alentour… y compris humain.
Quant aux visons qui parviennent à s’échapper, leur liberté se fait au prix de l’avenir de leurs cousins européens.
One Voice demande l’interdiction de l’élevage des visons en France. Écrivons ensemble au Premier Ministre pour faire entendre avec plus de force la voix des visons et de tous les animaux élevés et tués pour leur fourrure. Il faut mettre un terme à cette industrie de la souffrance et de la mort. Visons le respect!